Note d’intention

note d'intention.GIFAprès avoir découvert le récit de Mary Prince, je me suis dit que pour plusieurs raisons il fallait absolument retranscrire ce texte, le faire vivre.

Le vide historique

Trop peu de documents, de témoignages réels sur cette période de la traite négrière existent. Nous ne disposons que de peu de noms, peu de photos, peu d’éléments pour nous rappeler cette période. Seuls des dessins, des schémas de bateaux, le point de départ et le point d’arrivée nous offrent des repères concrets. Pour le reste, ce sont des écrivains ou des cinéastes qui arrivent de façon fictive, avec leur propre imaginaire, à restituer la vie des esclaves durant la traite négrière. Moi-même, qui suis originaire de la Martinique, j’ai eu du mal comme bien d’autres à établir mon arbre généalogique. Il y a des vides qu’on ne peut pas remplir. Ce texte est comme une photo. Il est vrai, authentique. Il s’agit bien d’une femme qui parle de sa vie d’esclave et de son affranchissement lors de son séjour en Angleterre, et ce, à la première personne.

Un écho qui résonne encore

L’histoire de Mary Prince est d’une modernité effrayante. Plus je le lis, plus il me ramène à la réalité de tant de personnes qui vivent ce que l’on appelle l’esclavage moderne. C’est cette forme (un témoignage brut et immédiat), que je tiens à respecter. Je serai au plus près du texte de Mary, même si, vu la longueur du récit, je suis obligée de faire quelques coupes. Je veux restituer toute l’intensité dramatique de ce texte, dans un seule en scène, avec très peu d‘artifices. Cette forme légère me permettra de tourner le spectacle plus facilement, sans être contrainte par un trop lourd dispositif.

Souria ADÈLE

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